Une connaissance fine de la structuration et du fonctionnement des systèmes d’emploi urbain
et rural est essentielle pour la formulation de politiques d’emploi dans une perspective de
développement économique et social.
Les recensements de la population et les enquêtes auprès des ménages réalisés par l’IHSI
depuis sa création – de même que la première enquête sur l’emploi urbain en Haïti de 1978-1979
de la Secrétairerie d’Etat du Plan (SEP, 1981) ont livré des informations sur les profils et les
évolutions de la population économiquement active ainsi que sur les insertions dans l’emploi, salarié
ou indépendant.
Une enquête spécialisée sur l’emploi faisait cependant défaut, d’autant que depuis plus d’une
vingtaine d’années, de nombreux et d’importants changements se sont produits dans les systèmes
d’emploi. Certains de ces changements ont été captés par les enquêtes auprès des ménages réalisées
par l’IHSI au cours des dix dernières années notamment la tendance à la réduction de l’engagement
des jeunes de 10-15 ans dans l’activité économique, l’émergence d’un sur-chômage ouvert des
jeunes, le recul de l’agriculture comme branche d’activité prépondérante en matière d’absorption de
la main-d’oeuvre occupée….
Mais d’autres changements telle que la prolifération, en milieu urbain des activités
économiques considérées – sous des acceptions diverses – comme étant informelles est demeuré hors du
champ de ces opérations statistiques. Ces activités sont ainsi restées doublement méconnues ou peu
connues : du point de vue de leur contribution aux créations nettes d’emploi et du point de vue de leur
contribution à la création de richesses et donc à la formation de la valeur ajoutée totale dans l’économie.
L’enquête mixte qui combine une enquête emploi en première phase et une enquête auprès
des unités de production informelles, en seconde phase, identifiées à travers l’enquête emploi a
précisément pour objectif de mettre au jour le poids des emplois informels dans l’emploi total et de
caractériser ces emplois d’une part, d’appréhender la valeur ajoutée produite par ces unités de
production informelles d’autre part.