Cette étude commanditée par le PRIMA porte sur le SSSF « artisanat d’art » parmi six secteurs
à fort potentiel de croissance retenu par le commanditaire. L’étude couvre onze (11) filières
artisanales représentant divers corps de métiers opérant tant en milieu urbain que rural : argile,
bois, corne/os/écaille, fer, fibres et graines végétales, papier, peinture, pierre, textile, verre.
Elle décrit ses différentes filières et présente leur distribution géographique. Tous les
départements géographiques sont couverts par l’artisanat, avec une forte concentration dans ceux
de l’Ouest et du Sud-Est.
Afin de mieux évaluer la taille et l’importance économique du secteur, une définition inclusive a
été adoptée. Les caractéristiques des producteurs d’artisanat traditionnel décoratif et de ceux
assurant une production semi industrielle ont été présentées. Les producteurs artisanaux sont
répartis en micro entreprises artisanales constituées par des artisans individuels et en ateliers,
des coopératives d’artisans, des créateurs/producteurs et des écoles d’art ménager et
professionnelles ; et en entreprises manufacturières de plus grande importance.
La recherche documentaire et les entretiens avec les producteurs ont permis de constater que
l’artisanat est l’un des secteurs économiques les plus supportés, en terme de nombre
d’intervenants, par des organisations non gouvernementales et des agences de coopération
internationale. Cependant malgré cet appui, le secteur artisanal reste confronté à des
contraintes majeures à son développement. Il n’échappe pas aux contraintes liées à
l’environnement des affaires auxquelles sont confrontées tous les secteurs économiques. Son
cadre légal et réglementaire est mal défini et n’en fait pas un secteur productif. Placé sous la
tutelle du Ministère des Affaires Sociales, l’Office National de l’Artisanat n’arrive pas à remplir
sa mission. Il n’existe pas de codification, ni de champ statistique spécifiques au secteur
artisanat.
Certaines contraintes sont constatées sur le plan technologique, plus particulièrement chez les
petits producteurs : des outils et équipements obsolètes ou inexistants, la méconnaissance des
normes et standards de sécurité et de qualité. L’absence de veille technologique empêche les
producteurs haïtiens d’anticiper dans l’innovation de produits et de procédés. Ils ne sont pas
imbus des tendances des marchés internationaux et continuent à produire des articles peu
compétitifs qui ne répondent pas aux exigences de ces marchés.
Les capacités managériales des producteurs artisanaux sont très faibles. Les petits producteurs
n’ont aucun système de gestion et de comptabilité répondant aux normes. Les dirigeants
d’entreprises dotés de capacités managériales travaillent sur tous les fronts. Il existe un grand
écart entre leur niveau de formation et celui de leurs employés. Le secteur artisanal est affecté
par l’exode vers l’étranger de cadres managériaux. La faiblesse des capacités managériales d’un
grand nombre d’entreprises peut expliquer leur échec du à leur incapacité à se structurer, à
anticiper les tendances des marchés et à s’approprier de nouveaux processus technologiques pour
faire face à la concurrence internationale.